Naitre en Russie ... Ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus joyeux. Oh, évidemment, bien des personnes y vivent heureux avec leur famille. Malheureusement ce n'est pas le cas pour tout le monde. J'ai quitté la Russie il y a maintenant une vingtaine d'années, un peu moins peut-être. Bien que j'y ai passé dix-sept ans, beaucoup de mes souvenirs là-bas n'existent plus, ils sont partis d'eux-même ou ont été effacés. Mon enfance n'était pas si triste, j'avais eu la chance d'avoir une famille aisée, qui m'a permit de faire les études que je souhaitais, de ne manquer de rien, sauf peut-être d'une figure paternelle. Un père mafieux, vous savez, c'est éreintant. Ce n'est pas tendre, pas présent, pas d'un grand soutien. Heureusement j'ai eu une mère certes faible, mais douce. Elle m'a appris à être une femme et pour cela, je ne peux que la remercier.
        Après mon bac, nous avons donc déménagés. Tout du moins c'était la version officielle. Il fallait être complètement idiot pour ne pas comprendre que nous avions fuit. Je perdais donc tout repères, installée dans une petite ville près de Londres. L'apprentissage de l'anglais, que j'avais commencé durant mes études, me fut une aide indispensable. Mon père le maîtrisais mieux que moi, ma mère savait à peine dire bonjour. Il me fallut un an d'arrêt, de vide, durant lequel j'essayais de m'intégrer au mieux dans une société nouvelle et cela malgré ma timidité. Lors de cette année je compris l'un des miracles le plus important de la science. Elle ne connait aucune limite. La barrière de la langue s'abaisse d'elle-même lorsqu'il s'agit d’expériences, de réflexion, de logique. Je découvrais des personnes passionnées, sérieuses et incroyablement intelligentes. Leur compagnie ne fit pas qu'améliorer ma maîtrise de la langue anglaise, elle renforça mon amour de la science.
           Les années qui suivirent cette sorte de révélation, se passèrent à merveille. Je passais énormément de temps à travailler, certes, mais j'y prenais beaucoup de plaisir. Alors que je me trouvais à mi-parcours, si proche de mon diplôme, un nouvel incident arriva. Retrouver ma mère en pleurs était commun. Mais la voir dans un état aussi pitoyable, aussi désespéré ... En plus de me fendre le coeur, la situation coupa court à mes ambitions. Nous avons fuit, une nouvelle fois. Cette fois-ci la destination fut une île anglaise. Greystone. Là-bas, j'ai eu la chance de pouvoir continuer mes études et dès mon diplôme, d'entrer dans la Gen. Corporation. Mon premier poste était simple, trop simple pour moi et heureusement, mes responsables s'en sont rendus compte. J'ai donc monté en grade, aux fils des ans, de longues années à étudier ces humains si particuliers, si fascinants, ces mutants.
Aujourd'hui je suis épanouie, à un poste inimaginable. J'ai plus qu'un faible partagé pour un homme dont j'admire les travaux et je peux exercer ma réflexion sur miles et uns problèmes. Cela dit je ne me repose pas sur mes acquis, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir et je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin.