J'ai vraiment étudié ma mutation. Y'a quelques points positifs ... Si un jour, je crève, il paraît que mon âme ira errer sur le web. J'pourrai toujours vivre d'une certaine façon mais ça remplacera jamais la sensation de l'eau sur la peau, le goût des dragibus collé aux dents ou bien le calme d'un atmosphère sans aucune technologie. Heureusement, je ne suis pas encore prête pour rejoindre le petit Jésus et son papa - heureusement pour eux d'ailleurs -.


Robynne reste cloitrée dans sa chambre en bouchant ses oreilles et elle attends en se mordillant sa lèvre inférieure. Elle attend juste que la tension qui surplombe toute la baraque s'évapore. Dans la cuisine, c'est la bouteille de vodka qui roule sur son ami le carrelage tandis que deux homos sapiens se hurlent dessus. Pourquoi le terme " Homo Sapiens " ? Car Robynne ne fait pas partie de cette branche de l'évolution. Elle fait partie des quelques personnes qui font partie de la race supérieure de ce monde. C'est une mutante. Depuis que ses parents ont remarqué qu'elle possédait beaucoup d'atouts que les autres enfants de son âge n'avaient pas, ils ne la laissent plus sortir de peur que la ville entière soit au courant que la famille Ainsworth ont une mutante abritée chez eux. Que faire d'un gosse dont les chromosomes se sont mal reproduits pensent-ils. Eh bien rien. Et la gamine s'en contre fou de l'avis de ses parents qui presque toute la soirée lui reprochent d'être comme ça. Un père qui passe son temps devant son ordinateur pour bosser et une mère qui picole le soir en rentrant de son taf de serveuse. Ce n'est pas une vie comme dans Blanche-neige et les septs nains qui bossent dans une fucking mine à diamant de bourge tandis que les petits moineaux balayent la baraque, non. Cependant, Robynne n'a jamais été vraiment malheureuse et elle prend ce pouvoir comme un certain avantage. Elle pourra bientôt quitter cette maison pour voyager un peu partout dans le monde, elle est sûre qu'avec ce pouvoir et son intelligence, elle pourra se faire un paquet de fric. C'est l'Utopie de Robynne Ainsworth.

L'école mise au courant ainsi que tout ses occupant, Robynne s'est vue mise à l'écart dans une classe à part avec des gamins comme elle. Un qui savait faire du feu, une autre qui pouvait faire des boucliers avec un champ force ... La foire aux monstres comme dirai certains. Parfois, elle subissait des blagues du genre : Ordinateur ambulant, monstre, salo** et autres insultent lancée par des humains qui étaient toujours suivie par un silence et un regard vide et dénué de sens. Elle avait appris à ignorer et filtré toute ses insultes qui se résument en deux mots : la peur et la jalousie. Peur de se faire buter et donc se montrer beaucoup plus agressif mais surtout con et jaloux de ne pas avoir un si grand pouvoir à porter de main. Après tout, partager le monde n'a jamais été dans les projets de l'homme et partager ce monde en deux races dont une supérieure ne peut qu'attiser le bouton d'urgence comme cette île britannique devenu maintenant banale et presque oubliée, Greystone ou autrement appelé, le paradis des mutants. Pour Robynne, cette île n'est qu'une prison où enfermer ce qui doit être oublié, caché et contrôlé. La boite de pandore ou la caverne d'Ali Baba ? Greystone ... La gamine croit dur comme fer que c'est un moyen de surveiller les moindres gestes de ceux qui y vivent c'est à dire des mutants. Il y a pourtant des écoles spécialement pour les mutants, des commerces et un bel environnement. Tout pour amadouer et faire entrer dans le sac.

À 15 ans, Robynne travaille et vit dans un vieil immeuble abandonné depuis déjà 5 mois. Elle fait partie des mutants qui ne manqueront jamais à personne et qui n'auraient jamais dû venir au monde. Elle a déployé ses ailes et avec un baluchon sur le dos, s'en est allé pour créer son propre chemin. Ce n'est pas pour autant qu'elle travaille dans du propre. Ces temps-ci la technologie fait rage, extrêmement rage. Le piratage, c'est mal ? Le vol aussi ? Rien à foutre. Ça vaut bien son pesant d'or : 500 euros pour une collecte de données. Autant dire qu'elle croule sous l'or. On peut dire que c'est la fin de l'histoire non ? Elle vécut heureuse et eut beaucoup d'argent ? Eh bien non. L'utopie a bien fonctionné un petit moment, mais il faut se rendre à l'évidence : la vie est cruelle.
 

C'est dans une chambre que Robynne se réveille actuellement. Il fait nuit et elle a une horrible migraine qui lui fracasse chaque parcelle de sa matière grise. Il fait particulièrement doux dans la pièce et silencieux, elle se lève, légèrement étourdie, et remarque que son bras droit est recouvert de légères cicatrices de toutes tailles. Dans la tête de la gamine, c'est 2012, elle sort de la chambre et tombe nez à nez avec une bonne femme.
 

Pourquoi ? Comment et quand ? Même Robynne qui possède les méninges d'un génie en herbe ne pourrait y répondre. Ces cicatrices sur son bras et ce trou de mémoire qui ruisselle de secrets. La gamine ne connaît pas la réponse, mais la société oui. D'ailleurs, je vais vous la chuchoter ... Gen.corp.