Troublante enfance aux cicatrices ouvertes, un garçon au passé compliqué comme il en existe trop sur cette Terre. Sa famille, vivant dans les quartiers pauvres de Chicago, essayé de survivre dans ce monde parfois trop cruel. Ses frères ainés avaient déjà quitté le cocon familial, rêvant d'une vie luxueuse, désireux de rendre réel leur propre rêve Américain. Il n'était qu'âgé de 10 ans à cette époque-ci, seul avec ses paternels qui n'avaient jamais su être autoritaires avec leurs enfants, Xander suivait docilement le chemin de la délinquance que ses frères avaient tracé pour lui. Il était un enfant agité, mal-élevé et capricieux, enviant lui aussi les gosses de ses familles pétées de tunes ! Pourquoi n'avait-il pas eut cette chance ? Pourquoi baignait-il dans la médiocrité et la pauvreté ? Il tenait pour responsable la vie qui semait perpétuellement des embûches sur son parcours.

L'école, il l'a quitta rapidement et sans avoir concerté ses parents. Que pouvaient-ils dire ou faire ? Ils avaient été impuissant face au départ des deux autres garçons et ils le demeuraient face au cadet. Pourquoi se compliquer l'existence alors que la vie semblait le haïr ? La maladie habitait déjà sa frêle carcasse, souffrant d'hémochromatose, il ne suivait aucun traitement étant trop couteux pour cette famille aux revenus pittoresques. Profiter du temps qu'on lui offrait, profiter de chaque minute, courir, respirer, faire monter l'adrénaline, jouir d'une existence trop éphémère : voilà son but, ses objectifs. Qui pouvait comprendre ça ?

Il avait 16 ans, de nombreuses bagarres et quelques délits qu'on pouvait consider comme anodins épinglaient déjà sa vie. Il avait fini par rejoindre ses frères qui vivaient tous deux à Chicago également, dans un autre quartier pire que celui où ils étaient nés. Il ignorait réellement dans quoi ils trempaient : la drogue, le recel d'objet, le vol ? Qui sait. Le jeune garçon faisait sa vie comme il l'entendait, sans se soucier des conséquences. Insouciant, il l'était mais il ne le demeurerait plus très longtemps hélas. Porteur inconnu d'un gène que nombreux considéraient comme une malédiction, son organisme s'éveillait lentement vers un stade surplombant incontestablement la médiocrité génétique de l'Homo Sapiens. Un évolué, voilà qui devenait Xander tandis que cette insouciance maladive guidait son corps et ses pensées vers de vaines occupations, sa mère était la coupable, la légataire de cette pathologie qu'elle transmit, semble-t-il, à ses enfants.

En pleine adolescence, en pleine crise, en remise en question sur ses envies, ses choix, la taciturne impression de n'être compris que par soi-même ; à ces stades bien communs allait s'ajouter l'épouvantable éveil d'un pouvoir destructeur et ravageur. Le jeune garçon avait déjà entendu parlé des évolués, il enviait leur extraordinaire capacité tandis que ses deux frères se cloitraient dans des argumentations vipérines qui transpiraient la jalousie. Des montres, des extraterrestres, ils doivent mourir... Voilà ce qui teintait à ses oreilles. Acariâtre convoitise qui tapisse le cœur faible de l'Homme. Lors d'une soirée entre les frères, discutant tous les trois une énième fois de ces nouvelles créatures, Xander prenait farouchement leur défense :

— Xander : « Mais vous êtes juste jaloux ! Avouez-le quoi ! Ca sert à rien de gueuler qu'ils doivent crever juste parce qu'ils peuvent faire des trucs que vous rêvez de faire aussi ! Moi au moins j'assume : oui j'aimerais pouvoir voler ou passer à travers les murs ! Bhè au lieu de ça on m'a donné cette putain de maladie qui me bouffe le corps et nique mes articulations ! Super quoi. De toute façon vous avez beau les haïr, ils finiront par nous écraser si l'envie leur prend, enfin je veux dire, il suffit de regarder notre passé : la race la plus évoluée et la mieux adapter d'une espèce finit toujours par annihiler la précédente ! C'est dans la nature, c'est l'ordre des choses !

— Frère : « Alors toi tu baisses le pantalon et tu les laisserais t'encu*** ?!! T'es sérieux ? Justement, il faut se battre contre eux ! Si on doit les tuer pour survivre, alors pas de soucis, je serai le premier à planter le premier monstre que je croise ! Et crois pas que j'ai envie d'être comme ces merdes, je suis normal moi et ça me va ! T'es vraiment une grosse mer** Xander, tu trahirais ta famille pour ça ? »

— Xander : « Ferme-la toi ! Le jour où ils t'encu*** bien fort parce que t'auras joué à Rambo, tu penseras à moi et tu regretteras d'avoir fait ton mafieux à deus balles avec ton petit couteau ! »

L'un des frères se leva, la discussion houleuse prenait une sale tournure. Bousculade, jet d'objet et beuglant comme des veaux dans toute la pièce, la maison s'animait grandement entre éclats et cries. Le cadet parti s'enfermer dans sa chambre en prenant soin de claquer violemment la porte. Ses nerfs étaient mis à rudes épreuves. En bas, on entendit frapper à la porte d'entrée, un voisin venait se plaindre du vacarme, ajoutant de l'huile sur le feu, les deux frères menacèrent l'individu qui repartit rapidement chez lui. Etrange, la dispute avait durée quelques minutes, chose rarissime dans ce quartier où il fallait être le plus fou possible pour qu'on ne vous cherche aucun ennui. La porte claqua à nouveau, l'homme revenait et il semblait plus menaçant que précédemment. Xander écoutait à sa porte lorsqu'il entendit des coups de feu. Sortant et dévalant les escaliers comme un dégénéré, il arriva devant l'entrée et vit l'un de ses frères allongé sur le palier, inerte, une flaque épaisse et rougeâtre s'étalait tout autour du corps. L'aîné était en train de mourir sous ses yeux, agenouillé au dessus du corps, il le voyait suffoquer et souffrir, son autre frère poursuivait avec rage le meurtrier dans le but de lui ôter sûrement la vie.

— Xander :  « Ne meurt pas je t'en prie ! Reste avec moi, reste ici ! Ne ferme pas les yeux s'il te plait, regarde-moi ! REGARDE-MOI ! » Sa main effleurait la blessure, la balle était toujours logée à l'intérieur. « On va te soigner, les pompier vont venir, c'est rien t'en fais pas ! »

— Frère : « Aide..... moi..... »

La rage, la peur, l'angoisse, le chagrin... Un tumultueux torrent ravageait l'esprit du jeune garçon impuissant face à la souffrance de son frère. Il aurait voulu faire quelque chose et se haïssait d'être aussi faible. Les yeux du blessé se fermaient, Xander scanda son nom de toutes ses forces en frappant la poitrine de celui-ci : la balle jaillit à vive allure du corps et transperça le plafond, la télévision, les chaises, les couteaux, les fourchettes, le frigo, les téléphones, tout ce qui contenait du métal s'agitait dans la maison, heurtant les murs, le plafond, se brisant en milles morceaux et lévitant dans la pièce. Le chaos semblait habiter cette maison les lumières voisines s'allumaient chacune à leur tour et rapidement le quartier s'anima comme en pleine journée à une heure aussi tardive.

Le temps passa ainsi que les années. Voilà qu'il atteignait la majorité légale dans son pays : 21 ans. Ce triste jour lui avait révélé ses pouvoirs et ayant eu conscience de ça, il avait prit soin de s'entraîner pour mieux le maitriser. Personne n'était au courant, pas même son frère qu'il avait fini par quitter pour prendre son propre appartement. Xander vivait seul, sans famille, ayant juste quelques amis qui ignoraient réellement qui il était. Son don il s'en servait régulièrement, pour voler dans les magasins ou se venger discrètement de ceux et celles qui le jugeaient : il ne voulait pas être stigmatisé ni considéré comme un monstre... et pourtant.

Il finit par arriver à Greystone, pas par choix mais par obligation. Il s'était fait prendre en train d'utiliser ses pouvoirs pour voler dans un Apple Store, il faut dire que son don est très efficace sur ce genre d'objet ! Malheureusement les caméras avaient pris soin de tout enregistrer et, étant un évolué couplé à un voleur, son avocat demanda à ce que sa sentence se passe là-bas afin d'être prit en charge par des médecins. Ainsi pourraient-ils peut-être trouvé une corrélation entre sa maladie et son don ? Xander avait pour seules obligations d'être suivi par un docteur et de ne pas quitter la ville durant 3 ans. Quelle erreur qu'ils venaient de faire...